JUIN 2020
03/06/2020
Lazare, que nous suivons depuis 172 jours, est dans les eaux Sud Africaines depuis quelques jours. Nous avons averti nos collègues de l’Université Nelson Mandela de Port Elizabeth qui travaillent sur les tortues et qui nous ont répondu :
Une tortue luth équipée d’une balise est dans la même zone que Lazare qui est une tortue olivâtre.
Pourquoi ces deux tortues d’espèces différentes ont-elles rejoint la même zone ?
Simplement le hasard ? Ou parce que la zone est riche en proies potentielles ?
23/06/2020
Plus de nouvelles de la tortue olivâtre Lazare depuis quelques jours. Elle avait atteint le plateau continental devant Port Elizabeth en suivant les courants marins. Les plateaux continentaux sont plus riches en biomasse que le grand large. Il y a donc plus de proies pour se nourrir, mais aussi plus de prédateurs. L’arrêt des messages transmis par la balise de Lazare est-il du à un problème de batterie (comme pour Tom relâchée avec même type de balise au même moment) ou à une mauvaise rencontre qu’aurait effectué Lazare ?
Le mystère reste entier. Mais Lazare durant 173 jours nous aura montré une partie des migrations océaniques des tortues olivâtres dans le Sud Ouest de l’océan Indien.
MAI 2020
Il y a 160 jours maintenant que la tortue olivâtre Lazare a rejoint l’océan, après son séjour au Centre de soins de Kélonia. Elle a gardée son cap Sud/Sud-Ouest vers les côtes sud-africaines.
Même si elle descend vers le Sud en ce début d’hiver austral, elle a prit soin de rester dans des eaux à des températures favorables à son métabolisme d’animal à sang froid. Elle a privilégiée les eaux autour de 24-25°C dans le courant des Aiguilles qui transportent les eaux chaudes provenant du Nord de la gyre de l’océan Indien Sud.
Il va être interessant de voir ce que va faire Lazare maintenant qu’il se trouve pratiquement au niveau de Port Elizabeth, et que les eaux du courant des Aiguilles vont quand même finir par se rafraichir un peu.
AVRIL 2020
Contrairement aux tortues caouannes actuellement suivies par Kélonia et qui – une fois relâchées en mer – sont toutes parties vers le Nord, la jeune tortue olivâtre Lazare a opté pour le Sud de l’océan Indien.
Après un mois de suivi, elle a rejoint le Sud de Madagascar vers les zones de convergences. Là où se croisent les eaux chaudes des tropiques et les eaux plus froides du Sud.
Sur la carte des températures de surface du site Windy, les premières sont en orange, et les secondes en jaune. Les eaux en orange (+ de 20°C) sont la limite de répartition des tortues de mer à écaille.
Les tortues, qui sont des animaux à sans froid (Poïkilotherme), doivent rester dans les eaux aux températures compatibles avec leur métabolisme. Lazare reste donc dans des eaux aux températures voisines de 25°C. La tortue suit les courants de surface, même si elle plonge régulièrement pour se nourrir et se reposer. Elle remonte en surface pour respirer et ré-oxygéner son organisme, ou pour se chauffer au soleil lorsque les conditions de surface (houle et vent) le permettent.
La tortue olivâtre est la plus petite des tortues marines de l’océan Indien, et dépasse rarement les 60kg. Elle se reconnaît sa couleur uniformément gris-vert sur le dessus et blanche pour la partie ventrale. Lorsqu’elle nage tranquillement entre deux eaux au crépuscule, on pourrait croire à un fantôme de tortue qui passe….
Ne la cherchez pas près des côtes : à La Réunion seules des immatures au stade pélagique* sont observées, uniquement au large donc.
*période pendant laquelle les espèces animales marines flottent ou nagent sans être assujetties au fond ou au littoral.