Saint-Leu, du café aux musées

Une exposition temporaire à découvrir au Musée Stella Matutina

du 15 Juin 2024 au 30 Mars 2025

Horaires : du mardi au dimanche de 09h30 à 17h30.
Plein tarif : 5€ / visite de l’exposition temporaire uniquement
Tarif réduit : 2€ / visiteur ayant acheté un billet d’entrée pour l’exposition
permanente, scolaire, ACM, personne en situation de handicap,
enfant de 4 à 12 ans, étudiant, groupe de 10 pers et plus.

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L’exposition «Saint-Leu, du café aux musées» retrace l’histoire fascinante de cette commune réunionnaise, depuis ses origines au XVIIe siècle jusqu’à son évolution contemporaine. Au départ, le territoire désertique près de la baie accueille le mystérieux ermite Laleu, donnant naissance au lieu-dit «Repos de Laleu». Peu à peu, ce petit bourg prospère se développe et prend le nom de Saint-Leu lors de la création de la paroisse en 1777.

Saint-Leu connaît ensuite une succession de cultures coloniales, du café au XVIIIe siècle aux cannes à sucre au XIXe siècle. Cette évolution est le fruit du travail des colons européens, des esclaves afromalgaches, des engagés indiens, malgaches et comoriens, ainsi que de leurs descendants créoles.

Depuis les années 1990, Saint-Leu subit des transformations profondes, marquées notamment par une urbanisation croissante le long de la côte. Parallèlement, la reconversion de sites patrimoniaux en lieux culturels, concentrés sur le territoire, contribue à faire de Saint-Leu un pôle touristique majeur à La Réunion.

L’exposition «Saint-Leu, du café aux musées» offre ainsi une plongée dans une histoire locale riche, tout en reflétant l’évolution plus large de l’île de La Réunion.

• SAINT LEU : LE TEMPS DU CAFÉ

Plonger dans l’histoire de Saint-Leu, c’est s’aventurer dans une épopée coloniale riche en rebondissements, jusqu’à l’émergence d’une ville dynamique. Voici les moments clés qui ont façonné son destin. Au XVIIIe siècle, trois figures marquantes se dessinent : Jacques Auber, Pierre Hibon de Frohen, et les frères Rivière, pionniers à l’origine des premières concessions dans le sud de l’île.

À Saint- Leu, les terres s’étendent du littoral jusqu’aux hauteurs, des concessions découpées en lanières, créant un paysage où habitations et cultures se mêlent harmonieusement. La culture du café, promue par les colons européens, prospère dans cette région fertile, tandis que le maïs devient un pilier alimentaire crucial pour la colonie.

Les esclaves, venus d’Afrique, de Madagascar et d’Inde, forment le socle de cette économie florissante, travaillant sans relâche dans les plantations de café et de maïs.

En 1811, l’histoire bascule avec la révolte menée par Elie, un soulèvement emblématique de plus de 200 esclaves contre leurs oppresseurs, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre l’esclavage.

À la fin du XVIIIe siècle, l’ancien Boucan Laleu se métamorphose en un bourg dynamique désormais connu sous le nom de Saint-Leu. Ce nouveau centre urbain, émergeant autour de la ravine de La Fontaine au nord et s’étendant vers la ravine du Petit Étang, prend forme autour d’une série d’entrepôts, d’une église dédiée à sainte Ruphine et de quelques dizaines de maisons.

• SAINT LEU : LE TEMPS DU SUCRE

Au coeur de Saint-Leu, à La Réunion, l’industrie sucrière a façonné son paysage économique et social du XIXe au XXe siècle. Stella Matutina incarne cette épopée industrielle, débutant sous le nom de Souvenir, puis de La Recouvrance, avant de trouver son identité sous le nom de Stella Matutina. Cette sucrerie emblématique a non seulement prospéré mais aussi diversifié ses activités pour faire face aux défis économiques.

La maison Dussac, siège de Stella Matutina, est devenue le coeur névralgique de cette entreprise florissante. Elle a abrité les logements des familles influentes qui ont dirigé l’entreprise. Cette institution a su s’adapter aux changements économiques, diversifiant ses activités pour inclure la culture du géranium, offrant une source de revenus alternative et consolidant son rôle crucial dans le développement de la région.

En parallèle, l’activité maritime, notamment la pêche et la production de chaux, a contribué à la prospérité de Saint-Leu. Les villages environnants, tels que le Piton, La Chaloupe et Le Plate, ont émergé en tant que centres de vie importants, chacun apportant sa propre richesse culturelle à la région.

L’histoire de Saint-Leu est également marquée par son réseau routier en constante évolution. Au XIXe siècle, de nouveaux axes tels que le chemin de Ligne à mi-pente et la route Hubert Delisle ont été aménagés, densifiant le réseau routier et facilitant l’essor économique de la région. Ces routes, ainsi que les chemins perpendiculaires et les diagonales qui les relient, ont quadrillé le territoire et desservi les propriétés privées, favorisant ainsi la croissance et l’accessibilité de Saint-Leu.

La construction du chemin de fer en 1882 a marqué une étape décisive dans l’histoire de la ville, symbolisant son développement et sa modernisation. Des viaducs imposants et une gare pour voyageurs ont été érigés à l’entrée de Saint-Leu, marquant le début d’une nouvelle ère pour cette ville provinciale.

Saint-Leu a également acquis une dimension spirituelle en tant que lieu de pèlerinage religieux, notamment avec la fête de Notre Dame de La Salette, qui attire chaque année des visiteurs en quête de spiritualité et de dévotion. Aujourd’hui, bien que l’industrie sucrière ait laissé place à de nouvelles activités culturelles, Stella Matutina reste un symbole vivant de l’héritage industriel de Saint-Leu.

• SAINT LEU : LE TEMPS DES MUSÉES

Au cours des dernières décennies, l’ancienne sucrerie de Stella Matutina à Saint-Leu a subi une transformation remarquable, passant d’une friche industrielle à un quartier résidentiel dynamique. Sa fermeture en 1978 a marqué le début d’une rénovation majeure, avec la cession des terres à la SAFER pour la création de lotissements et de zones d’activités.

Cette évolution a été accompagnée d’une croissance démographique spectaculaire, avec une augmentation de plus de 50% de la population entre 1982 et 2020. Ces changements ont été alimentés par l’attrait du territoire, les incitations fiscales et la mise en place de nouvelles infrastructures publiques.

L’ouverture du musée en 1991 a été un tournant culturel crucial, tandis que la construction de logements collectifs et la revitalisation du quartier du Portail ont insufflé une nouvelle vie à la région. Dans les années 2010, le développement d’une zone d’activité régionale a également contribué à dynamiser l’économie locale.

Aujourd’hui, l’ancien site industriel de Stella Matutina s’est métamorphosé en un quartier florissant, où cohabitent harmonieusement descendants d’ouvriers et nouvelles populations. Cette transformation témoigne de l’adaptabilité et de la vitalité de Saint-Leu face aux défis socio-économiques. Parallèlement, Saint-Leu se distingue par sa richesse en institutions culturelles et scientifiques. L’ouverture du musée de Stella Matutina en 1991 a marqué le début d’une série d’initiatives visant à préserver le patrimoine de la région.

Suivi du Conservatoire botanique de Mascarins, Kélonia et le Musée du Sel, ces sites sont devenus des destinations prisées par les touristes, renforçant l’attrait de Saint-Leu en tant que lieu où patrimoine et tourisme se complètent harmonieusement.

• DOSSIER DE PRESSE