Domaine de Maison Rouge… un peu d’histoire

Le Domaine de Maison Rouge est classé monument historique grâce à son parcours historique, mais en partie aussi à la succession de ses nombreux propriétaires. ⁣
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Riche d’une histoire de près de 300 ans, Maison Rouge est un magnifique domaine⁣⁣⁣ caféier du XVIIIe siècle. La concession est attribuée par la Compagnie de Indes en 1717 et s’étend sur 353 hectares.⁣⁣⁣ ⁣⁣⁣Maison Rouge compta parmi les grandes habitations caféières au cours du XVIIIe siècle.⁣⁣⁣
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C’est le dernier domaine dans tout l’outre-mer français qui soit parvenu jusqu’à nous avec toutes les traces de son implantation.⁣⁣⁣


AU XVIIIème SIECLE

⁣⁣⁣En 1731, commence la mise en valeur du domaine, avec la famille Desforges-Boucher.⁣⁣⁣ Durant tout le XVIIIe siècle, Maison Rouge appartient aux Desforges-Boucher, nom lié au développement de la culture du café à Bourbon.⁣⁣⁣ ⁣⁣⁣

Autour de la maison de maître, se développe toute l’organisation d’un grand domaine⁣⁣⁣ agricole. Une maison principale à étage, avec une cuisine séparée, la cour et les⁣⁣⁣ argamasses (aire de séchage du café), des enclos pour les animaux de trait et d’élevage, des magasins en bois, et le camp des esclaves.⁣⁣⁣


AU XIXème SIECLE

Pendant près d’un siècle, la famille Desforges-Boucher gère le domaine en mettant en place la culture du café.

En 1827, Richard Henri Nairac devient propriétaire du Domaine de Maison Rouge. Quatre ans plus tard, sa fille Lucie Nairac (épouse Murat) constitue à son profit tout le domaine, en rachetant les parts de ses frères et soeurs et devient la seule propriétaire. Elle contribue à la « mise en sucre » des terres de Maison Rouge.

Au XIXe siècle en effet, l’île de la Réunion se lance dans la culture de la canne. Lucie Murat se lance dans cette nouvelle culture, tout en gardant un peu de café et de culture vivrière. En 1835, elle fait construire une usine sucrière, qui disparaîtra vers 1920.

La famille Murat est à l’origine de la transformation de la maison rustique des Desforges-Boucher en une demeure de prestige. Elle aménage un escalier d’honneur à deux volées, ajoute un étage, une façade écran de style néo-classique, et un vivier…



UNE FAMILLE EXPROPRIÉE

Malheureusement, la famille Murat n’échappe pas à la crise qui s’installe dans l’île, et n’arrivera pas à rembourser les dettes contractées lors de la construction de l’usine.

En 1867, le non paiement des échéances entraîne leur expropriation, qui intervient le 12 mai 1867, au profit de Dominique Edwin Hoarau qui rachète le domaine.

Le patrimoine foncier de la famille Hoarau ne se limite pas aux seuls terrains de Maison Rouge et de Roches Maigres.
Il convient d’ajouter d’autres terrains. L’acquisition des terres sur la rive gauche de la ravine de Mouchoir Gris amène à la création d’un téléphérique construit vers 1870-1880.

Ce téléphérique permettait d’acheminer à la sucrerie de Maison Rouge les cannes à sucre plantées sur les hauteurs de Roches Maigres.

Dominique Edwin Hoarau décède à Maison Rouge le 21 août 1885. Sa succession ne sera réglée qu’en 1891 au bénéfice de son fils Dominique Edwin Hoarau qui gère le domaine de Maison Rouge pendant sept ans.


1897-1987 : LES INARD ET BÉNARD

Au XIXe siècle, Fernand Inard s’est enrichi considérablement notamment dans le négoce du tabac, l’une des principales cultures des hauts du sud de l’île à cette époque.

Le 30 mai 1917, Fernand Inard offre la propriété de Maison Rouge et de ses annexes à sa fille Fernande, l’épouse de Léonus Bénard qui était le plus gros propriétaire de l’établissement sucrier du Gol.

En 1917, avec Maison Rouge et Pierrefonds, les époux Bénard possèdent deux des plus belles propriétés du sud à l’origine de leur fortune.

Suite au démembrement des propriétés de la famille de Kervéguen en 1922 par la Compagnie Foncière Maurice-Réunion, Léonus Bénard accroît considérablement son emprise foncière sur les deux communes. Il rachète le domaine du Gol et ses annexes de l’Etang-Salé, les domaines de Bel Air et de La Rivière, ainsi que plusieurs parcelles à Saint-Pierre et au Tampon.

Cependant, Maison Rouge étant un bien personnel de son épouse Fernande, il ne sera jamais intégré à la gestion commune des propriétés Bénard dans le Sud.

Cette identité est renforcée par la création le 9 juin 1966, d’une société baptisée Société Civile de Maison Rouge.

Madame Bénard décède à Maison Rouge en 1971.