Une exposition organisée par La Cité du Volcan – Réunion des Musées Régionaux, en partenariat avec la Direction des Affaires Culturelles de La Réunion à découvrir dès le 14 septembre 2025
Horaires : le lundi de 13h à 17h et du mardi au dimanche de 09h30 à 17h.
Tarifs : Visite incluse dans le prix d’entrée de la Cité du Volcan
Plein tarif : 9€ / Tarif réduit : 6€ / gratuit pour les moins de 4 ans
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Cette exposition temporaire résolument immersive, propose un voyage dans l’espace et le temps, un voyage de près de deux siècles et demi, au rythme des nouveaux indices retrouvés au cours du projet « Cavernes volcan », mêlant récits d’expéditions, iconographies, pierres gravées, mobiliers et fouilles archéologiques. Elle aborde également un volet de science participative citoyenne, sans lequel ce projet n’aurait pas vu le jour.
Les Hauts de l’île de La Réunion (en opposition à la bande littorale) regroupent des espaces escarpés et souvent difficiles d’accès. Le massif du Piton de la Fournaise garde au travers de quelques lieux emblématiques telles que les cavernes (grottes ou cavités naturelles), des souvenirs d’une époque allant du marronnage aux premières expéditions au volcan.
Halte et gîte, la caverne des Lataniers l’est sans doute depuis que les Hommes fréquentent le secteur du volcan. Les esclaves marrons et les chasseurs de cabris ont sans aucun doute été les premiers explorateurs de la plaine des Remparts, même si les traces archéologiques de leurs passages, résolument discrètes, restent à mettre en évidence. Au moment de l’expédition organisée en 1768 par l’ordonnateur Honoré de Crémont, la caverne des Lataniers est alors signalée sous le toponyme « caverne à Manzague », nom déformé du célèbre roi marron Mauzaque, ou Manzak, dont l’itinérance supposée sur cette partie du volcan est évoquée dans différents récits. Elle est mentionnée une seconde fois dans le compte-rendu d’Alexis Bert sur son expédition au volcan, en 1791. C’est en 1831 seulement qu’elle est désignée pour la première fois par son toponyme actuel « caverne des Lataniers », dont l’origine exacte reste encore incertaine

Depuis cette époque, le voyage au volcan par les hauts, même s’il est plus confidentiel que celui par les bas (souvent limité au Grand Brûlé), est tenté par d’aventureux voyageurs qui, jusqu’au début des années 1930, utilisent grottes et cavernes comme lieux d’hébergement. Parmi eux, la caverne des Lataniers est assurément l’un des abris les plus fréquentés.

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Le potentiel archéologique de la caverne des Lataniers de même que sa fragilité ont conduit Jean Perrin, érudit et médecin à Petite-Ile, ainsi que Patrick Pégoud, agent ONF, à impulser un projet de recherche, lequel a pris naissance en 2016.
En 2017, le service de l’archéologie de la Direction des Affaires Culturelles de La Réunion (DAC-La Réunion), lance le projet appelé « Cavernes Volcan », fondé sur un partenariat avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), la Cité du Volcan, le Parc national de La Réunion (PnR), l’Office national des forêts (ONF), l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF), l’Université de La Réunion et d’autres partenaires non institutionnels.

Une première opération archéologique de fouilles préventives, regroupant une équipe pluridisciplinaire de géologues, géographes, historiens, archéo-anthracologue, archéozoologue, spécialiste du mobilier et passionnés du volcan, est organisée et encadrée par Virginie Motte, alors conservatrice régionale de l’archéologie durant cette période.

De nombreuses pierres gravées ont été découvertes (près de 90 pierres), disséminées sur le site ou insérées dans le mur de fermeture de la caverne, elles témoignent de la volonté des visiteurs de laisser une trace durable de leur passage. Parmi certains noms répertoriés, on trouve ceux de personnages illustres, comme Louis Héry ou Paul Hermann, tous deux auteurs d’ouvrages sur La Réunion, aux XIXe et XXe siècles.

Ce projet « Cavernes volcan » donne un nouvel éclairage, de nouvelles pièces du puzzle de cette longue histoire de l’appropriation du volcan par les Hommes. Les nouvelles ressources et connaissances issues de ce projet viennent enrichir le fonds muséal de la Cité du Volcan et seront intégrées dans la muséographie permanente des futures transformations du musée. Mais pour le moment, elles vont faire l’objet d’une restitution au grand public, par le biais de cette grande exposition temporaire d’une durée de deux ans.


